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DAHOMEY de Mati Diop

  • Photo du rédacteur: Raphaël Chadha
    Raphaël Chadha
  • 17 sept. 2024
  • 2 min de lecture

Dernière mise à jour : il y a 3 jours


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LE MOT : EXPRESSIVITÉ


Écran noir. Pourquoi avoir inventé l’image ? Voilà la question que l’on peut se poser avec Mati Diop pour son nouveau film DAHOMEY. Le film démarre par une suite consécutive de plan marqués d’un vide de personnages. Aucun homme n’est vraiment d’une grosse utilité. Nous, spectateurs, allons-nous concentrer sur ces statues qui reviennent sur leur territoire natal. Non, non, il n’y a pas de quoi avoir d’un ennui logique. La réalisatrice fait vivres ces pièces d'art nègre et ceux-ci commencent à réflexionner sur leur déplacement soudain, sur la terre béninoise, sur le changement de ce pays africain. Ces pensées, justement, se font au travers d’une image sombre, pas noire mais noircie. Ingénieux puisque ces créations africaines entrent dans un inconnu qu’on pourrait qualifier de familier. En effet, Mati Diop ne donne pas seulement l’opinion humaine mais cherche celui de ces créatures statuaires. Créatures statuaires qui par des placements lumineux et des choix de positionnements filmiques prennent vie, rugissent au moment de partir de Paris vers le Bénin. Donc, de la voix, à la lumière, à l’image et plus simplement de la forme jusqu’au fond, Mati Diop arrive à la résurrection de ces œuvres.

Nous avons, plus haut, évoqué la parole des statues mais les Hommes aussi font part à un débat qui s’étend sur une bonne partie du métrage. Très vivant, on apprend, nous, regardeurs, en même temps que ces jeunes gens développent leur pensée sur cette restitution artistique.

Par un processus intelligent, une nouvelle fois, la cinéaste fait le choix de résonner ces paroles débattues dans le pays entier, entre ces gens de loin ou de près concernés par cette actualité culturelle.

Le film est d’une qualité telle que son seul reproche, s’il devait y’en avoir un, serait sa vitesse ainsi que sa durée, on aimerait que ces images continuent, continuent et continuent encore.

Mati Diop décide d’utiliser le ralenti pour saisir au mieux le ressentiment et le regard d’une petite fille devant ces statues, nouvellement restaurées. Cette utilisation se fait précédemment pour saisir la nature. On trouvera bien évidemment un lien entre ces deux idées. La nature qui, elle, est le propre du patrimoine inchangé, inchangeable où ces figures inondées de bois peuvent retrouver leur racine. Et la jeunesse, les nouvelles générations, qui vivent d’un nouvel univers et qui ont le devoir d’apprendre à ces statues.


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